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A Saintes, une nature riche et généreuse entre au cœur de la ville historique, de calcaire et de tuiles. L’imbrication de la plaine inondable de la Charente et des faubourgs, l’empreinte des talwegs et la topographie qui donne à voir les coteaux environnants participent au caractère de la cité. Au centre, l’actuel site Saint Louis, correspondant à l’extrémité du coteau, est à l’origine intégré à l’intérieur du Castrum de la ville fortifiée, puis devient au XVIIe siècle une place forte défensive. On imagine bien, dans un double mouvement de convergence et de rayonnement, le lien intime entretenu alors par la citadelle avec son grand paysage, émergeant de son environnement agricole et naturel. Souvent, les fortifications abandonnées deviennent boulevards et, à l’intérieur des traces, se développe le centre d’une nouvelle ville. Ici, une fois la citadelle démantelée, l’enceinte a subsisté : celle de lieux dédiés à la maladie, la mort, la vieillesse, la vie. Confisqué aux habitants, Saint Louis a subi des constructions fonctionnalistes qui en ont fait oublier ses qualités. Le déménagement de l’hôpital offre à la ville de Saintes une belle opportunité : celle de se réapproprier un site d’exception, de réunir Saint Louis et la Providence, de retrouver le lien entre ville haute et ville basse.
Le projet a pour ambition de renouer avec les qualités fondamentales du lieu, de restituer et renouveler une image de citadelle contemporaine, habitée et plantée. Il la rend lisible dans le paysage et la met en relation avec d’autres éléments patrimoniaux de la ville historique : Saint Pierre, Saint Eutrope… Enfin deux nouveaux accès majeurs la rendent accessible. Le quartier induit un mode de vie urbain durable et alternatif au développement de la ville en périphérie. Alternatif car il offre des lieux de sociabilités multiples, déclinés du cœur d’îlot à partager au grand belvédère, en passant par la venelle, la placette et de lieux à vocation culturelle. Alternatif et exemplaire aussi car il favorise un commerce de circuit court, une mobilité durable, une gestion de l’eau comme un bien commun. Alternatif enfin, car il propose de vivre dans un lien étroit avec une nature qu’il contribue à préserver.